Territoire d’Ubundu en RD Congo, pauvreté dans l’abondance, au-delà de la thèse de Richard Auty
DOI :
https://doi.org/10.5281/zenodo.15868792Résumé
Résumé
Les interprétations données ce jour à la thèse de malédiction des ressources naturelles de Richard Auty (1993) semblent occultées les responsabilités des acteurs publics et des communautés des pays pauvres. La générosité naturelle ne justifierait pas la misère si les bonnes politiques sont engagées et mises en œuvre selon une approche participative sanctionnée par la responsabilisation et la redevabilité des acteurs concernés.
Selon une vue microéconomique, la malédiction des ressources naturelles n’est pas justifiable au vu des échecs voulus par les acteurs en entretenant la mauvaise gouvernance et la corruption. Cette faillite de l’état, limite les ambitions des communautés, leur droit à participer à la gestion publique locale et les écarte des initiatives de développement.
La présente étude par une analyse descriptive, explique que, la précarité économique et sociale à Ubundu, ne peut être une conséquence des ressources naturelles abondantes. Elle une résultante des politiques et stratégies peu efficaces et moins efficientes entretenues par différents acteurs. L’étude traite en plus, la problématique de la pauvreté humaine, perceptible par un faible niveau d’organisation locale et une participation maussade aux initiatives de développement, démontrant ainsi les limites de l’homme à transformer à son initiative le potentiel en richesse réelle.
L’approche de l’étude est inductive avec un échantillon représentatif au niveau du territoire (278 ménages ruraux) interviewés entre 2022 et 2023. L’étude s’appuie aussi sur une revue documentaire et une connaissance de la zone par les Auteurs.
Elle part d’un aperçu descriptif de la pauvreté dans le Territoire d’Ubundu, à la limite des ressources naturelles incommensurables dans cette entité territoriale de la RD Congo (sections 3 et 2) ; après un encrage théorique axé sur le paradoxe de l’abondance (section 1).
Elle aborde, par la suite, la problématique de la gouvernance dans son ensemble et celle locale en particulier (section 4) où, elle démontre la gouvernance défaillante des ressources naturelles. La promotion des pratiques prédatrice, l’alimentation de l’économie du conflit (Pierre J., 2010) et la soustraction des biens publics expliquent la mauvaise qualité de la gouvernance dans son ensemble et celle locale en particulier.
La trappe de la pauvreté dans ce contexte est une résultante réelle, et non une conséquence de dotation en ressources naturelles, d’où la nécessité d’établir des responsabilités, que de se limiter à maudire la nature au nom d’un quelconque paradoxe de l’abondance.
En conclusion, l’étude apporte une compréhension relative de la thèse de Richard Auty sur la malédiction des ressources naturelles. Bien que celle-ci est compréhensible globalement (macro), suite aux similarités observées dans les PED, son acceptation dans un volet microéconomique est discutable.
Mots clés : Pauvreté, ressources naturelles, gouvernance et responsabilité
Abstract
The interpretations given to date to Richard Auty's (1993) thesis of the curse of natural resources seem to obscure the responsibilities of public players and communities in poor countries. Natural generosity would not justify misery, if the right policies were put in place and implemented according to a participatory approach, sanctioned by the responsibility and accountability of the actors concerned.
From a microeconomic point of view, the curse of natural resources is unjustifiable in view of the failures willed by the players involved in maintaining bad governance and corruption. This failure of the state limits the ambitions of communities, their right to participate in local public management and excludes them from development initiatives.
The present study, through a descriptive analysis, explains that economic and social precariousness in Ubundu cannot be a consequence of abundant natural resources. Rather, it is the result of ineffective and less efficient policies and strategies pursued by various actors. The study also addresses the issue of human poverty, as evidenced by a low level of local organization and lacklustre participation in development initiatives, demonstrating the limits of human initiative in transforming potential into real wealth.
The study's approach is inductive, with a representative sample of the territory (278 rural households) interviewed between 2022 and 2023. The study is also based on a literature review and the Authors' knowledge of the area.
It starts with a descriptive overview of poverty in the Ubundu Territory, at the limit of the immeasurable natural resources in this territorial entity of the DR Congo (sections 3 and 2); after a theoretical anchoring focused on the paradox of abundance (section 1).
She then turns to the issue of governance as a whole, and local governance in particular (section 4), where she demonstrates the poor governance of natural resources. The promotion of predatory practices, the feeding of the conflict economy (Pierre J., 2010) and the subtraction of public goods explain the poor quality of governance as a whole and local governance in particular.
The poverty trap in this context is a real result, not a consequence of natural resource endowment, hence the need to establish responsibilities, rather than simply cursing nature in the name of some paradox of abundance.
In conclusion, the study provides a relative understanding of Richard Auty's thesis on the curse of natural resources. While it is understandable in macro terms, given the similarities observed in developing countries, its acceptance in microeconomic terms is questionable.
Key words: Poverty, natural resources, governance and responsibility
Téléchargements
Publiée
Comment citer
Numéro
Rubrique
Licence
(c) Tous droits réservés African Scientific Journal 2025

Ce travail est disponible sous licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.