Accès au Microcrédit et Inégalité de Revenus au Burkina Faso
DOI :
https://doi.org/10.5281/zenodo.8210825Mots-clés :
Microcrédit, Inégalité de Revenus, Burkina FasoRésumé
La question des inégalités occupe une place importante dans les politiques de développement du Burkina ces dernières années. C’est ainsi qu’au niveau du CSLP, il a été clairement stipulé, à l’axe1, que la politique d’accélération de la croissance du pays devrait être fondée sur l’équité. Aussi, dans la SCADD qui a constituée de 2011 à 2015, le référentiel de la politique nationale, il ressort de l’axe2 « consolidation du capital humain et promotion de la protection sociale ». En outre, l’actuel référentiel national de développement propose de concilier les objectifs de transformer les structures économiques, démographiques et sociales avec les difficultés du contexte, réduire les inégalités et améliorer durablement le bien-être des populations, dans un contexte de crises sécuritaire et sanitaire et de risque d’effritement de la cohésion sociale.
Cette structure fortement inégalitaire des revenus au Burkina s’expliquerait en partie par les problèmes d’accès au crédit dus entre autres à l’asymétrie d’information qui engendre une exclusion des populations à conditions de vie précaires. Des auteurs tels que Honohan (2008), Kempson et al. (2004) et Kempson (2006) trouvent en effet que plus le taux d’accès aux services bancaires est élevé, moins les inégalités de revenus sont fortes. Cependant, l’accès au microcrédit peut-il jouer un rôle de facteur de réducteur des inégalités de revenus au sein de la population burkinabè ?
L’objectif de cet article est d’analyser les effets du microcrédit sur les inégalités de revenus au sein de la population burkinabè. Pour tester la relation entre l’accès au microcrédit et les inégalités, nous pouvons utiliser un modèle de régression simple, en l’occurrence les moindres carrés ordinaires (MCO). Cependant, si l’accès au microcrédit est endogène, les MCO souffriront de biais, tel que le biais variable, le biais de causalité inverse et erreur de mesure (Beck, 2008). Dans ces conditions et pour améliorer la qualité de nos résultats, nous adoptons la méthode des variables instrumentales plus précisément les doubles moindres carrés (DMC). Cette méthode des DMC présentent l'avantage de ne pas être affectés par d'éventuelles erreurs de spécification. Les analyses économétriques nous indiquent que la variable crédit est négativement corrélée avec les inégalités de revenus indiquant qu’au Burkina Faso, le microcrédit peut contribuer à la réduction des inégalités de revenus. Aussi, il ressort des résultats que le niveau d’éducation est négativement corrélé avec les inégalités de revenus au Burkina Faso. Une implication de politique économique peut être la mise en place d’institutions de crédit plus déterminées à poursuivre la mission sociale en rendant plus accessible le microcrédit aux ménages pauvres.
Téléchargements
Publiée
Comment citer
Numéro
Rubrique
Licence
(c) Tous droits réservés African Scientific Journal 2023

Ce travail est disponible sous licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.